Beautés Soniques 2013 : Namur was Alive

Beautés soniques banière

Il était une fois dans une province pas très lointaine, un village* peuplé de pantouflards bourgeois calmes et braves citoyens qui, une fois la nuit tombée, ne s’aventuraient pas à mettre le nez dehors.

Namur, une capitale où il ne se passait pas grand-chose. Une cité que l’on pouvait qualifier de belle au bois dormant.

Mais ça, c’était avant. Il est loin le temps où un samedi soir consistait à chercher en vain une bonne soirée pour mieux se rabattre sur le vol éhonté d’affiches d’abribus – de préférence H&M. Voilà déjà un moment que, doucement mais sûrement, l’offre culturelle s’enrichit. Ce n’est plus vraiment une surprise. Ce n’est pas encore tout à fait une habitude. C’est néanmoins un cas avéré de multi-récidive.

Dernier exemple en date : la première édition des Beautés Soniques.

«On est partis du constat qu’il n’y avait pas de salle adaptée à l’évènement à Namur. D’où l’intérêt de proposer un festival en ville où les gens peuvent voyager d’un lieu à l’autre. C’est une manière de montrer qu’il y a une vie culturelle à Namur tout au long de l’année.» Loïc Bodson, chargé de projets artistiques et de programmation musicale au théâtre de Namur

Quelque part entre les Nuits Botanique, les Aralunaires et Pop Montréal, les Beautés Soniques se sont tenues du 30 octobre au 10 novembre aux quatre coins de la ville (église Saint-Loup, Belvédère, cinéma Forum, théâtre Jardin Passion…) avec le foyer du théâtre en guise de QG. Chaque jour, des concerts dans des endroits particuliers et intimistes. Mais aussi des projections de films, une foire aux disques, des showcases, un marché des créateur, des expos…

On regrettera forcément de ne pas avoir pu assister  à tout mais c’est aussi ça un festival, des choix cornéliens.

Voici quelques instants dont on se souviendra

An Pierlé à l’église Saint-Loup


An Pierlé était la tête d’affiche chargée de lancer le festival sur de bons rails. Contrat largement rempli, tant c’est toujours un plaisir de retrouver la pétillante flamande : un piano, une voix, un cadre majestueux et une présence folle. Tantôt farouche, tantôt chaleureuse, An Pierlé n’oublie pas d’être drôle et pleine de charisme. Un régal et un public en communion, tout simplement.

En première partie, c’est son protégé Bony King of Nowhere qui ouvrait le bal.

Garçon discret, mais gagnant à être connu, il venait défendre un dernier album dépouillé et aérien. Son univers mélancolique, sobre et émouvant, s’est parfaitement accordé au cadre si particulier de l’église. Avec un nom d’artiste en hommage à Radiohead, il est vrai qu’il ne pouvait que faire bonne impression en ces lieux.

Folly and the Hunter au Théâtre Jardin Passion

Folly and the Hunter, c’est du folk délicat. On pense à Bon Iver à Sufjan Stevens. Et puis, on ne pense plus et on se laisse porter par la musique dans l’ambiance feutrée du Théâtre Jardin Passion.

David Lemaitre au Belvédère

David Lemaitre, un bolivien moustachu vivant à Berlin et qui chante en anglais. Du folk sans prétention et joliment arrangé. Un prestation généreuse pleine d’énergie euphorisante. Les absents s’en mordent encore les doigts.

Le festival Beautés Soniques 2013, c’était 10 jours, 2800 personnes, 36 concerts et dj sets, 3 marchés. En un mot : une réussite. La deuxième éditions d’ores et déjà confirmée aura lieu du 31 octobre au 10 novembre 2014. On a hâte d’y être.

Namur bouge et putain que c’est bon.

Site officiel : http://www.beautessoniques.be/

Photos officielles http://www.flickr.com/photos/101462405@N08/with/10855488063/

* keren ann avait qualifié Namur de charmant village dit lors de son somptueux passage au théâtre en novembre 2012. Si Keren le dit, nous aussi

Initialement posté le 14 novembre 2013