Mes BD à moi : Pilules bleues

pilules bleues

Le premier coup de vieux arrive sans crier gare. Un jour, un jeune te vouvoie et t’appelle Monsieur. Le con. Le temps passe, inexorablement. Le front commence à pousser dangereusement et, alors que tu ne l’as pas vue grandir, ta filleule te confie, détails à l’appui, ses premières expériences sexuelles amoureuses.

Dans les années 80, les premiers émois se passaient devant Cocoricococoboy ou, à la limite, à la page sous-vêtements d’un catalogue 3 suisses. Aujourd’hui, la génération youporn a plus de vidéos à disposition que pour occuper toute une vie.

Les temps changent. Le monde évolue. Le sida est toujours là.

Ceux nés à l’aube des années 80 ont toujours vécu avec l’écho de la maladie, la mort (Freddy Mercury,…) ou la vie (Magic Johnson) de figures populaires.
En 1991 déjà, une bd racontait le sida : Jo

Avec un but didactique pour un résultat déprimant. Point de pathos dans Pilules Bleues, le classique de Frédérik Peters paru en 2001. Pilules Bleues, une tranche de vie de deux cent pages en noir et blanc pleines de couleur. Un roman graphique autobiographique léger et profond. Une ôde à la vie et à l’amour.

Pilules Bleues

La vie est parsemée d’occasions manquées. Un garçon rencontre une fille, une histoire vieille comme le monde. Un garçon rencontre une fille… et la fille est prise. Comme dans la vraie vie parfois. Trop souvent même. Même si c’est cool d’être célib’.

Trois ans plus tard, ils se retrouvent, se plaisent. Elle a un enfant qui n’a plus de papa. Cette fois, la voie est libre. Alors, devant leur relation naissante, elle est obligée de lui dire la vérité. Elle est séropositive. Et son fils aussi. En deux cases, tout bascule. Ou comment passer de la comédie romantique à la baffe dans la gueule.
Pilules bleues, c’est l’histoire réelle de Fred et Cati, une histoire d’amour avant tout. Un récit éminemment intime vu par les yeux de Fred. Des yeux remplis d’amour. Mais jamais de pitié. Il n’y peut rien après tout, c’est la vie qui a choisi pour lui.

« Ce n’était pas un journal intime, c’était une expérience à rebours, une éponge informe, une étrange apnée de trois mois, un vomi émotionnel »

Aucun doute, aucune situation n’est passée sous silence. De la relation qui va se nouer avec l’enfant à celle avec le médecin bourru et tellement humain. Comment gérer le quotidien, la maladie, l’amour, le sexe ? De petits moments de la vie, la vraie, si banale et importante. Des mots simples pour des émotions complexes. Un récit intime pour un résultat universel et rêveur.
Un conte de l’ordinaire où l’auteur refuse de se poser en héros. Encore moins en martyr.
Sous une apparence de légèreté, le résultat est touchant, bouleversant parfois. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, plutôt euphorisant.

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